LES VALEURS DE LA FEMME CHEZ LES EKANG

Préambule

Comme la femme donne naturellement la vie, Kama, la terre nourricière du continent noir a donné la vie à toute l’humanité et porté les premières civilisations humaines, réparties dans toutes les parties du monde, quand ses fils et filles ont essaimé la planète entière. La civilisation kamite est matriarcale, car magnifiant la mère ou matriarche qui donne la vie, la sacralise et la protège. En effet, qui mieux qu’une mère peut apprécier la réelle valeur d’une vie humaine ? Parce qu’elle enfante, la mère sait mieux que quiconque la valeur inestimable de ce qu’elle met au monde et de ce qu’est la Nature. Qu’est-ce qu’une femme dans la tradition Ekang et quelles sont ses valeurs par lesquelles elle pourra se distinguer des autres ?

Les réponses à ces interrogations nous amènent à vous livrer quelques propositions non exhaustives et moins développées ici-bas.

La femme

La tradition enseigne que la femme est complémentaire à l’homme depuis l’apparition du couple primordial sur la terre. Il faut comprendre que chez les Ekang, le couple primordial, au-delà de ce que les religions du livre enseignent, unit Nyangone (femme) et Nzama (homme) tous deux issus de MEBEGHE qui est Dieu. En ces temps, ils vont procréer afin de permettre à l’œuvre du Créateur de ne point s’arrêter : les peuples sont nés et c’est grâce au corps de la femme que cela fut possible. Car c’est elle qui porte la vie et la donne. Si nous devons définir la femme, il faudra tenir compte de toutes ses caractéristiques et valeurs qui déterminent son existence au-delà de l’aspect physique lié au sexe féminin. Chez les Ekang, ne devient pas femme qui veut, mais qui peut et cela passe par de nombreux enseignements à l’école de la vie. Généralement, c’est à la sortie de cette école qui dure plusieurs années qu’on dit que « celle-là est une femme » parce qu’elle incarne désormais des nombreuses valeurs parmi lesquels :

• Valeurs sociétales :

Parmi les valeurs sociétales de la femme Ekang, nous pouvons citer entre autres : l’écoute, la bienveillance, la fécondité, l’amour du prochain, l’empathie, du courage, Etc.

• Valeurs conjugales :

Avant de parler de valeurs conjugales, la femme Ekang exprime le besoin de vivre avec un homme qui fera d’elle une mère. Le mariage tradition s’inscrit comme une alliance que nul ne peut briser pour des appétits matérialistes. Il n’existe pas de mariage homosexuel dans la tradition Ekang. C’est une pratique de fous et de malades mentaux. Parmi les valeurs conjugales de la femme Ekang, nous pouvons citer entre autres : l’écoute, la loyauté, l’honnêteté, la patience, la solidarité, la complémentarité, du courage, le respect,

• Valeurs guerrières :

La valeur guerrière d’une femme, fait qu’elle ne se laisse pas manipuler facilement par des autres ainsi que par son homme, car dans les écoles de vies, la femme est éduquée pour répondre aux besoins de la société au même titre que l’homme, elle exige pour cela le respect des lois : devoir et droit de tout un chacun. Lorsque quelque chose de louche lui parvient, un évènement malheureux pourquoi pas, elle s’arme de courage et fait appel à son instinct guerrier. C’est ce qui explique le fait que les premières civilisations furent matriarcales. L’histoire enseigne que Nane Ngô, l’humanité classique féminine du peuple Ekang, avait le courage au-dessus de son sexe et avant sa mort, elle a légué plusieurs rites de passage aux hommes. La plupart du temps, dans nos sociétés, ce sont également les femmes qui travaillent plus.

• Valeurs économiques :

Comme nous l’avions dit plus haut, la femme est considérée comme étant la mère gardienne, mieux la mère nourricière dans la société. Lorsqu’on incarne ces valeurs, on se doit de prendre des précautions et des dispositions de telle sorte qu’il y a toujours les solutions face à un besoin, quelle que soit sa nature : alimentaire, financière, éducationnelle, sociale, etc. C’est pourquoi la femme contribue largement à la stabilité d’une société humaine. Lorsqu’on parle de l’autonomisation économique des femmes, il faudra comprendre qu’il s’agit des réalités que certaines vivent dans les sociétés où la femme a toujours été mise de côté à la gestion de la cité.

• Valeurs spirituelles :

La connaissance des plantes médicinales permet à la femme d’administrer les soins et de protéger la vie. La mère qui donne la vie, la nourrit et la protège en guérissant les corps et esprit malades accède définitivement à la place qui est la sienne dans l’humanité. Or, ne peut accéder à de telles connaissances que celui qui puise ses forces en Dieu. C’est dans ce contexte que nous disons que « le corps de la femme est, en miniature, non seulement la meilleure représentation de l’univers, mais aussi le dortoir du divin où les vies prennent forme ». Parmi les valeurs spirituelles de la femme Ekang, nous pouvons citer entre autres : l’amour du prochain, porteuse de bonne nouvelle, confidente, pureté, l’empathie, respect, du courage, Etc.

Pour ne pas conclure

Si l’Afrique, par la femme, a produit les premières civilisations humaines et les a laissées à la gouvernance des peuples qui se sont suivis, alors, l’Afrique, par la femme noire contemporaine, le cas des Ekang, deviendra pôle noir qui prendra sa juste part dans un monde multipolaire en construction.

J’aurais fait plus, si j’avais eu du temps...

A suivre: la transmission de ces valeurs à la jeune fille

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