La femme
La femme dans la langue Medzô Nna ou Medzô Ntare, que nous pouvons traduire par les paroles de Dieu ou bien les paroles sacrées, le terme utilisé pour désigner la femme est celui de Minega. Ce mot est composé de deux syllabes : Mine-Nga que l’on peut traduire sommairement par avaler le feu ou le fusil. Elle est celle qui porte le feu, la force vitale ainsi que l’énergie fluidique qui traversent tous les humains depuis le couple primordial. Lorsqu’on connait tout cela, en tant que mère ou génitrice, il est de notre devoir de transmettre des valeurs qui conduiront le nouveau-né (fille) à devenir une femme, car on ne nait pas femme chez les Ekang, on le devient.
Comment devient-on femme chez les Ekang et quelles sont les valeurs que renferme cet être humain ?
Devenir une femme
La tradition enseigne que dans un village, il y a deux principales écoles des valeurs : Atoum (cuisine) ou l’école de la fille et Aba’a (épicentre) ou l’école du garçon. Dans Atoum, la mère va transmettre en héritages des valeurs qui feront en sorte que la fille, sa fille, soit appelée demain femme à tel point que partout où elle passe, on dit que voilà une femme. C’est un processus qui dure plusieurs années avant qu’elle n’aille en mariage. A la naissance, si on demande aux parents d’apporter une lance et un chien, c’est que l’enfant qui vient de naitre est un garçon. Parallèlement, pour une fille, on demande un filet sur cadre et un panier.
La jeune fille, accompagnée de sa mère et ses mères, va subir une double éducation : une à l’orale et l’autre à travers les rites de passage.
Dans le cadre de l’orale, elle écoutera attentivement les conseils sages, elle suivra pas à pas les actes posés, elle tiendra compte des interdits, elle aura par suite la capacité de distinguer le bien au mal. D’étoum (nourrisson) à évôm (âge du mariage), elle assimilera ces concepts et les intègrera dans son psychisme comme faisant partie de son bagage héréditaire, un ensemble de valeurs qu’elle mettra au service du clan de son mari.
À côté de l’oralité, il y a aussi des rites comme nous l’avions dit, les rituels consistent à connecter l’énergie qui habite le corps, la canaliser afin qu’on ait toujours une connexion entre l’esprit et l’Être. Car, sans énergie le corps humain ne sert à rien. Et comme on sait qu’une énergie peut à la fois être destructrice, à la fois constructrice, alors les rituels qu’on organise servent effectivement à la bonne captation et utilisation de l’énergie. C’est ainsi qu’on vous parlera de dzôk ou étok (bain préliminaire), de Mevung (rite d’abondance), de écua (connexion à la lumière), Etc.
Maintenant, lorsqu’une fille est préparée dans ces mouvements qui conduisent la vie, la force du vivant, la puissance vitale, la créativité et la connexion à des mondes qui l’entourent, elle va en mariage pour faire honneur à ses parents, à sa famille et à son clan. Elle peut être appelée Minega (femme), dépositaire du remuant et de la lignée ancestrale, l’arme et le feu qu’un homme avale. On dira dans ce dernier cas, voici la femme de ZUE NTOUGOU afin de désigner celle qui a transformé l’unité statique originaire en mouvement continuel de la vie, celle qui fait de ZUE NTOUGOU un homme. Un homme sans une femme chez les Ekang est une personne non accomplie. Avoir une femme c’est un devoir fondamental.
Lorsqu’une femme prend conscience de tout ce qui a été dit, elle partage les valeurs reçues au plus grand nombre afin de soigner leur ignorance afin qu’ils bénéficient aussi de la vie. Il est fondamental qu’elle commence par ses filles afin de ne pas briser le code coutumier reçu en héritage. Car, celui-ci porte de nombreuses valeurs transmises de génération en génération.
Les valeurs d’une femme
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Conclusion
La femme est le produit d’une construction à la fois visible et invisible, elle répond aux besoins de la société dans laquelle elle s’exprime. De la naissance à la mort, elle franchit les étapes qui lui confèrent les droits et devoirs dans la société chez les Ekang. Elle sera tour à tour appelée ; Moan, étong, évôm, Minega, ékomsuâ, ésila, Obeng ésila, Nnôm, Otuyôm, Kua. Si l’Afrique, par la femme, a produit les premières civilisations humaines et les a laissées à la gouvernance des peuples qui se sont suivis, alors, l’Afrique, par la femme noire contemporaine, le cas des Ekang, deviendra le pôle noir qui prendra sa juste part dans un monde multipolaire en construction.
J’aurais fait plus, si j’avais eu du temps.
A suivre: La société sous le règne de la femme
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