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L'Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), qui regroupe 4.000 des 5.000 employés du secteur, a appelé le 31 mars à la grève illimitée afin d'obtenir qu'un décret réglemente
l'emploi de la main d'œuvre étrangère. La décision du dernier conseil des ministres, notamment celle de commanditer un audit sur le secteur pétrolier et de mener, entre autres, une large
concertation afin de définir les conditions d’accueil des travailleurs étrangers, n’aura pas convaincu le syndicat.
«Le mouvement commence à minuit ce soir (jeudi 31 mars 2011). Nous avions repoussé le mouvement pour attendre le conseil des ministres d'hier (mercredi 30 mars 2011) mais nous constatons que nos revendications ne sont pas satisfaites. Nous entrons donc en grève», a indiqué Hans Landry Ivala, secrétaire général adjoint de l'Onep «Notre revendication n'a pas changé. Il y a un seul point: la publication d'un décret réglementant l'emploi de la main d'œuvre étrangère et abrogeant tous les autres textes vieux de plus de 40 ans. A compétence égale, il faut une préférence nationale pour l'emploi d'un Gabonais. S'il n'y a pas de compétence au Gabon alors pas de problème on emploie un étranger», a poursuivi Landry Ivala. A Libreville, comme à Port-Gentil, la capitale économique, l'approvisionnement en carburant semblait normal et il n'y avait pas de longues files d'attente devant les stations-service. Interrogé sur le délai avant qu'il n'y ait plus de carburant à la pompe dans le pays, monsieur Ivala a répondu que «l'autonomie, c'est environ 72 heures en consommation normale», soulignant que cela dépendait de l'attitude des automobilistes qui ont pu anticiper et constituer des réserves. A Port-Gentil, environ 300 personnes étaient rassemblées ce 1er avril devant le siège de Total Gabon où l'on pouvait lire sur des banderoles "grève générale illimitée contre l'emploi abusif de la main d'œuvre étrangère et décret!". «La présence des adhérents (du syndicat) au siège de Total Gabon c'est pour un piquet de grève, une grève qui pourrait être longue», a dit sur les lieux le secrétaire général adjoint de l'Onep. Le 21 mars dernier, l'Onep avait annoncé avoir déposé un préavis de grève pour le 27 mars dernier à minuit réclamant la publication d'un décret réglementant l'emploi de la main d'œuvre étrangère. Il avait ensuite repoussé la grève pour attendre les décisions du conseil des ministres de 30 mars dernier. Si les choses restaient en l’état, cette grève serait un gros manque à gagner pour l’Etat dans ce secteur, où il tire environ 60% de ses recettes. Fin mars 2008, l’arrêt total de l’activité seulement chez Shell Gabon avait entraîné un manque à gagner de plus d’un milliard de francs CFA par jour pour l’Etat gabonais, qui détient au moins 25% des parts des compagnies pétrolières installés sur son sol.
A force de vouloir émmerger, on finira par immerger.
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