Les Gabonais étaient écœurés après leur élimination au premier tour de la Coupe d’Afrique des nations 2015, ce 25 janvier à Bata. L’attaquant Pierre-Emerick Aubameyang et le gardien de but Didier Ovono ont mis en cause l’arbitrage qui a causé leur défaite face à la Guinée équatoriale, assurent-ils.
RFI : Pierre-Emerick Aubameyang, la déception doit être immense après l’élimination de l’équipe du Gabon au premier tour de la Coupe d’Afrique des nations 2015.
Pierre-Emerick Aubameyang : On prend un coup de marteau sur la tête. Mais il faut savoir relativiser. Notre groupe est jeune. On va donc apprendre de nos erreurs. Je pense qu’on a été un peu naïfs lors des deux derniers matches. Il n’y avait qu’une poignée de joueurs qui avaient déjà participé à une Coupe d’Afrique. Pour les autres, c’était la première fois. Après, ça fait chier – excusez-moi le terme – parce qu’on s’est fait avoir sur un penalty qui n’aurait pas dû être sifflé. A ce niveau de la compétition, c’est vraiment embêtant de voir des erreurs comme celle-ci. Mais on ne va pas se chercher d’excuses. On va prendre le bon et le mauvais et revenir en 2017 encore plus forts.
Pour quelle raison le penalty n’aurait pas dû être sifflé selon vous ?
Je n’ai pas bien vu ce qui s’est passé. Mais ceux qui ont revu l’action m’ont dit qu’il n’y avait pas penalty. Ça tue le match (sic). Sans se penalty, les Equato-Guinéens n’auraient pas eu de grandes chances de marquer. […] On a déjà eu affaire à cet arbitre (l’Ivoirien Désiré Noumanduez, ndlr). On a eu pas mal de problèmes avec lui par le passé. On l’a encore constaté dès le début du match. Après, il a essayé d’arranger les choses lors des dix dernières minutes du match, mais c’était trop tard.
A titre personnel, avez-vous des regrets sur cette CAN 2015 ?
J’aurais aimé marquer plus de buts, aller plus loin dans cette compétition pour continuer à faire la différence. C’est encore une leçon pour moi. Ça va me pousser à travailler encore plus avec mon club (le Borussia Dortmund, ndlr).
Le fait de perdre contre le voisin et rival équato-guinéen est-il encore plus rageant ?
C’est rageant de perdre un derby. D’autant plus qu’il y avait une qualification en quarts de finale en jeu.
Le Gabon va peut-être organiser la CAN 2017.
J’espère ! Ce serait une très bonne chose. La CAN a été très bien organisée en 2012. La disputer à domicile, ça nous avait plutôt réussi. On s’était arrêtés en quarts de finale, mais c’était une belle compétition. J’espère vraiment que ce sera à domicile. Comme ça, on reviendra avec encore plus de force et de détermination. Cette fois-ci, j’en suis sûr, on ira beaucoup plus loin durant le tournoi.
Propos recueillis par notre envoyé spécial à Bata,
Didier Ovono, le gardien gabonais :
« L’arbitre leur a donné le petit avantage nécessaire. Ils avaient besoin d’aide. Ils ont pleuré après le premier match (pour un but annulé pour hors-jeu, face au Congo, ndlr) et là ils reçoivent un penalty. […] Vous savez, c’est la CAF (Confédération africaine de football, ndlr). Ils veulent que les gens continuent à venir au stade. Nous sommes éliminés, oui. Mais être éliminés comme ça, ce n’est pas bon pour le football africain. […] C’était une Coupe d’Afrique des nations pour les jeunes. Ils doivent apprendre. Pendant les éliminatoires, on a affiché un état d’esprit irréprochable. On a enchaîné les matches. Et là, on arrive à la Coupe d’Afrique, on gagne le premier match, puis ça part en vrille. […] La solidarité était notre force durant les éliminatoires. Arrivé en phase finale, chacun a voulu faire son petit numéro. Ça nous a porté préjudice. Mais on ne méritait pas de sortir au premier tour. […] »
Lloyd Palun, défenseur gabonais :
« Il y a eu un manque d’attention. Sur le premier but, il (l’attaquant équato-guinéen Javier Balboa, ndlr) a bien joué le coup, même si personne ne l’a touché. Il tombe juste après. Après, on s’est pris un deuxième but qui nous a un peu plombé le moral. […] Il faut qu’on se remette en question par rapport à la manière dont on a géré la deuxième période. […] On a beaucoup de regrets par rapport à la manière dont on a géré la première aussi. »
Esteban Becker, sélectionneur de la Guinée équatoriale (par Christophe Jousset) :
« Le Gabon a une équipe très forte avec sa vedette du Borussia Dortmund. C’est un peu l’histoire de l’équipe pauvre qui bat l’équipe riche, et sur son propre mérite parce qu’elle a eu de l’humilité, de l’abnégation, de la solidarité, de l’orgueil et de la passion. Etre aujourd’hui la huitième équipe d’Afrique est un honneur pour un si petit pays. »
Source: RFI