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Que les oreilles écoutent !

Qu’elles écoutent le Mvet !

Les trois amis ne veulent pas que tout le pays soit au courant de cette affaire, car, si ça marche, leur vie changera à jamais. Ils choisissent d’aller à bikalik attendre la date du rendez-vous de père Medza. Bikalik, c’est le lieu où on punit les délinquants, les réfractaires, les révolutionnaires. Là-bas, on cultive les hectares des plantations, on élève des animaux de toutes les espèces, les oiseaux et poissons compris. C’est le lieu où on apprend à travailler dur, à devenir un homme civilisé.

Plusieurs enfants y vont pour apprendre le maniement des armes et l’affront des plus forts. Tout homme d’Okui, devenu puissant, lorsqu’il se fait attraper par les guerriers d’Engong, s’il n’est pas tué pendant la bataille, il est jeté à Bikalik pour apprendre les bonnes manières des immortels. Il s’agit de la cité de Beka b’Oyono Ekang Nna, l’homonyme du fils d’Oyono Mba.

Durant ce temps, Otuang Mba, appelé communément Otuang Krito, entouré d’une importante délégation se rendit chez Medza me Ntougou pour une importante décision. En fait, Otuang est l’évangélisateur, il enseigne la bonne nouvelle aux fidèles chaque fin de semaine et se nourrit de la dîme et des présents offerts à cet effet. Il porte avec lui un long papyrus enroulé des épaules jusqu’à la hanche. Les voici rentrer et prennent place.

— A Medza, c’est moi Otuang avec les membres de mon sanctuaire. Nous sommes venus t’apporter une lettre comportant deux messages.

— je vous écoute, oh! Otuang !

— Le premier dit que: Tare Nzame demande de lui prêter de l’argent, les besoins des enfants que nous avons envoyés se former sont nombreux. Il dit que c’est urgent, si nous tenons vraiment à cette formation qu'on le fasse. Le deuxième message vient de moi, Otuang Mba, depuis plusieurs mois, les fidèles de ce pays ne versent plus la dime. Je crains que notre communauté soit fermée avec comme conséquence la non-transmission de la bonne nouvelle. J’en ai parlé à Akoma Mba, il m’a répondu que les gens peuvent vivre sans se rassembler pour écouter la parole de Tare Nzame. Est-ce que tu es du même avis que lui ?

— C’est tout comme problème ? demanda Medza à Otuang

— Oui.

— Nous tenons à cette formation, car les enfants sont la relève de notre nation. En les envoyant, nous étions unanimes qu’il n’y avait pas de meilleur endroit pour eux qui puisse dépasser chez Tare Nzame. Dis à Tare de m’envoyer la facture globale du coût de la formation, je vais la payer en une tranche. Dis-lui aussi, que s’il a besoin d’un peu d’argent pour ses poches, qu’il le mentionne, car nous apprécions beaucoup son travail. Est-ce que tu me saisis ?

— Mes oreilles sont braquées sur tes lèvres. Répondit Otuang

— Yah ! pour ton travail, j’aimerais te dire de continuer à évangéliser les fidèles qui viennent à toi chaque semaine, ne leur demande plus la dîme, ni même les offrandes. Après chaque séance de bonne nouvelle, jour ordinaire ou jour de fête, apporte-moi la facture. Elle sera payée au montant mentionné.

— Comme vous êtes venus vers moi, toi et les membres de ta paroisse, prenez ces dix caisses d’argent, laissez deux à la boutique chez Angone Zokh, il a trop la bouche, je ne veux pas qu’il affame le peuple d’Engong et partagez-vous les huit autres restantes. Il est important de noter que Angone Zokh est un redoutable guerrier, mieux le personnage qui impose le silence lorsqu'il passe. Il a la possibilité de séjourner au pays des morts où réside sa mère. Certaines indiscrétions à Engong laissent entendre que c'est elle qui lui confère la puissance. Tout le monde le craint, même Medza Me Ntougou. Il y a quelques temps, Angone avait décidé de défier la fortune de Medza. Ce jour-là, Engong a tremblé car, l'homme le plus riche était au point de tomber. Il tint cette change grâce à Akoma Mba qui découvrit le secret d'Angone Zokh. Ce dernier avait un talisman  qui lui pompait l'argent en vrac dès qu'Akoma a mis la main dessus, le robinet d'Angone ne l'alimentait plus.

Les voilà sortir tous contents de Evua Nnam ou Akoum Nnam la grande et vaste cité de la richesse. Tout le monde sait qu’il y a de l’argent à Engong, que tu travailles ou pas, tu as de l’argent. Comme le dit Medza : « je suis né riche, je vis riche et je vais mourir riche ». En fait, Il est impossible de trouver un seul pauvre à Engong, mais les anciens craignent que la nouvelle génération d’hommes ne puisse pas maintenir cet héritage au regard de leurs nouvelles mentalités.

 Je sème le vent !

Oui !

Je tire l’éléphant !

Oui !

Que les oreilles écoutent !

Qu'elles écoutent le Mvet !

#jeudiAnthropologie

La suite dans jeudi Anthropologie prochaine de l’ONG Génération Ekang

Extrait : du livre de venant Debomame

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Tag(s) : #Ekang, #Mvett
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