« Abdoulaye Wade n’a pas parlé aux Sénégalais mais à son camp. Il est resté sourd au message que le peuple sénégalais a voulu exprimer le 23 juin
2011 ».
Ce communiqué du Parti socialiste sénégalais résume les réactions de l’opposition au lendemain du discours très attendu du président.
En s’adressant au peuple sénégalais jeudi 14 juillet, Abdoulaye Wade a rompu le silence qu’il observait depuis les manifestations des 23 et 27 juin qui ont
fait une centaine de blessés. Les manifestants avaient alors émis deux principales doléances qui s’adressaient tout particulièrement au chef de l’Etat : ils lui avaient demandé de ne
plus toucher à la Constitution et de ne pas se représenter à la présidentielle, en respect précisément de cette Constitution.
Ils ont obtenu gain de cause pour la Constitution mais pas pour sa candidature. Le fameux 23 juin, de vives protestations s’étaient faites entendre dans le
pays suite, notamment, au projet de loi du chef de l’Etat prévoyant de faire élire, au scrutin présidentiel, un président et un vice-président avec un minimum de 25% des voix dès le
premier tour. (Il s'agit de la réforme dite du « quart bloquant ».)
Sous la pression de la rue et des critiques à l’étranger, le texte a finalement été retiré. Dans son discours de ce jeudi, le président Wade a considéré
que le projet de loi en question « n’a probablement pas été suffisamment expliqué ».
Abdoulaye Wade a répondu au peuple en chef de parti et non en chef d’Etat
Lors de son discours, le président Abdoulaye Wade, 85 ans, s’est dit convaincu de sa réélection lors du prochain scrutin présidentiel, prévu en février
prochain, alors que la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat. Il a, par ailleurs, proposé, si
l’opposition le souhaitait, une élection présidentielle anticipée.
Maître Aïssata Tall Sall, porte-parole du Parti socialiste sénégalais, dénonce un mépris de démocratie de la part d’un président « pathétique et
autiste » et appelle le peuple sénégalais à manifester pour faire comprendre à ce vieux nègre que les temps ont changé et que son tour de céder le feuille constitutionnelle est
arrivé, Le peuple sénégalais prend à témoin, la communauté nationale et internationale sur tous les risques que le Sénégale serait soumis face au bras-de-fer de Abdoulaye Wade.