La petite fille, ou les jumelles fusionnées, auraient deux têtes, deux oesophages et deux colonnes vertébrales. Crédits photo : CHINATOPIX/AP
Il s'agirait de jumelles fusionnées, un phénomène extrêmement rare. Les médecins ne comptent pas l'opérer.
Faut-il parler d'un seul enfant ou de deux ? Cette délicate question se pose concernant la fillette bicéphale née jeudi dans la province chinoise du Sichuan (sud-ouest), dont la naissance a été annoncée par la presse officielle chinoise.
Les photos diffusées par les journaux montrent un corps de nourrisson doté de deux bras et de deux jambes, avec une cage thoracique légèrement plus importante que la normale, surmontée de deux têtes bien distinctes et assez chevelues. L'enfant pèse 4 kg, mesure 51 cm et possède deux colonnes vertébrales, deux œsophages, deux estomacs, deux paires de poumons et deux systèmes nerveux mais n'a qu'un pelvis, qu'un système reproducteur et qu'une vésicule biliaire.
Les enfants, classées à «haut risque» par l'hôpital qui les soigne, ont de nombreux problèmes de santé : anémie, pneumonie et jaunisse. Elles pourraient également souffrir d'épilepsie. Les médecins chinois excluent de les séparer, car les fillettes partagent un coeur et demi et que la structure de leur corps ne permettrait à aucune d'entre elles de survivre à l'opération.
Certains enfants siamois peuvent dans certains cas être séparés par une opération chirurgicale, au détriment parfois de la vie de l'un des deux enfants. Les siamois sont des jumeaux soudés l'un à l'autre par une partie du corps, le plus souvent le thorax, tandis que l'enfant bicéphale pourrait résulter de «jumeaux fusionnés ».
La naissance d'enfants siamois est un phénomène rare, avec une grossesse sur 100.000 concernée. Il s'agit d'une malformation au cours d'une grossesse gémellaire monozygote : la séparation de l'œuf qui se scinde pour former deux vrais jumeaux est incomplète. Ces anomalies sont rares dans les pays développés où elles sont détectées grâce aux échographies systématiques et où une interruption de grossesse est généralement proposée. La majorité des siamois ne survivent pas.