Ce sont des tirs à l’arme lourde et automatique, que les habitants du quartier de Kipé ont entendu une bonne partie de la nuit. C’est aussi dans ce
secteur que se trouve la résidence privée du président guinéen Alpha Condé, qui selon des témoins, a été touché par une roquette.
Le président qui s'est exprimé dans la matinée appelant au Calme et à la vigilance « Je ne veux pas de réaction populaire, ni de réaction contre
qui se soit, laissez l’armée et les forces de l’ordre faire leur travail ».
Alpha Condé était chez lui, lorsque son domicile a été touché par des tirs en provenance de personnes non encore identifiées. Selon un officiel guinéen,
Alpha Condé est sain et sauf. Des officiels guinéens joints au téléphone par RFI, n’ont pas souhaité s’exprimer pour le moment.
Le quartier reste bouclé par des militaires de la garde présidentielle et par des gendarmes qui filtrent tous les passages. Des barrages militaires ont
été également érigés dans le secteur du pont dit « 8 Novembre », à l’entrée de la presqu’île du Kaloum, le quartier administratif et des affaires de la capitale
guinéenne.
Conséquence : l’administration guinéenne reste fortement perturbée ce matin, et quelques stations services n’ont pas ouvert. Des tirs ont même été
entendus dans les alentours du camp Samori Touré, siège de l’état major général des armées et du ministère de la Défense.
Ce regain de tension dans la capitale guinéenne intervient près de sept mois après la prise de fonction, le 21 décembre 2010, d'Alpha Condé, premier
président démocratiquement élu de Guinée dont l'une des premières tâches a été de mettre en place une réforme du secteur de la défense et de sécurité.
L'histoire de la Guinée a été marquée par des coups d'Etat et tentatives de coups d'Etat militaires, le dernier en date ayant porté au pouvoir en
décembre 2008 le capitaine Moussa Dadis Camara, renversé un an plus tard.
C'est ensuite un régime de transition dirigé par un autre militaire, le général Sékouba Konaté, qui a dirigé le pays jusqu'à l'organisation d'une
élection présidentielle en 2010 remportée par Alpha Condé au deuxième tour en novembre face à Cellou Dalein Diallo qui avait accepté sa défaite.
Le 2 juillet, le colonel Moussa Keita, ancien secrétaire permanent du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement), aile politique de
la junte militaire de Moussa Dadis Camara dont il était très proche, avait été arrêté en pleine rue à Conakry.
Il est depuis détenu « dans un lieu tenu secret et inaccessible à sa famille » selon la Coordination des organisations de défense des droits
humains (CODDH).
Avant son arrestation, le colonel Keita avait fait des déclarations à la presse sur la gestion du régime de transition du général Konaté, affirmant en
particulier que ce dernier avait détourné plus de 20 millions de dollars.
Cette situation nous ramène encore à plus de 30 ans en arrière, si le peuple Guinéen pouvais au moins tourner leur servelle pour le dévéloppement
"intellectuel" de leur Etat.