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Jonas Moulenda, journaliste gabonais exilé en France
Jonas Moulenda, journaliste gabonais exilé en France

{ALAIN, Contrairement à toi qui as fait la prison pour chèque sans provision, moi je serai peut-être incarcéré parce que je défends les vraies valeurs de la République. Mets cette idée dans ton ciboulot}...

LETTRE A ALAIN-CLAUDE BILIE BY NZE

Alain-Claude,

Je te donne le luxe de t’écrire ce soir parce que j’ai suivi tes inepties lors de ta conférence de presse hebdomadaire qui te permet de soutirer un peu d’argent au président de la République. Comme à ta sale habitude, tu t’es illustré ce soir par des incartades qui donnent du grain à moudre aux pourfendeurs intéressés des politicards de ton acabit. « Le chien ne change pas sa manière de s’asseoir », disait mon grand-père.

Si tu prenais la peine de réfléchir, tu n’aurais pas perdu du temps à débiter des sottises sur les journalistes refugiés en France dont je fais partie. Dans ton rôle de petit lapin toujours à la recherche de la carotte, tu t’es même érigé en moralisateur sans en avoir l’étoffe. Je t’ai compris dans une certaine mesure. Mon papy disait : « Tout âne se croit l’égal des chevaux du roi. »

Je ne me suis pas étonné de ta réaction péremptoire. Tu as fait du mensonge et du griotisme ton agenda existentiel et indécrottable. Tu es incapable de me démontrer tes allégations en dehors de tes mots qui ne sont pas du pain béni. Si tu n’as rien à dire, aie l’élégance de te taire. Ainsi, tu éviterais des quolibets. Mon aïeul disait : « La mouche n’entre pas dans une bouche fermée. »

Tel un homme atteint de troubles de la personnalité, tu as dit que mes collègues et moi crions à la persécution parce que nous voulons vivre en France. Tu aurais pu faire l’économie d’une telle sottise, qui t’ôte la dernière idée élevée que d’aucuns se faisaient encore de ta petite personne. Pour ta gouverne, je n’ai jamais souhaité vivre dans un pays autre que le Gabon. C’est le pouvoir criminel que tu défends avec bec et ongles qui m’a contraint à quitter ma patrie. Il ne m’y a jamais manqué quelque chose. « Le mouton qui bêle n’a pas soif », m’expliquait mon aïeul.

Pourquoi n’as-tu pas eu l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que c’est parce que je dénonce les crimes rituels commandités par le pouvoir que je suis persécuté ? Si tu es un homme, je t’invite ici en France à un débat télévisé sur France 24 à propos des abominations du régime que tu défends. Ose venir. Je verrai comment tu ne laisseras pas de plumes. Je me permets de souligner ta maladresse et le peu d’égards que tu as pour la presse. Je ne te demande même comment tu fais pour rester à la présidence de la République. « Celui qui a les pieds tordus sait comment marcher. »

Croire que des journalistes doivent regarder dans la direction qu’indique ton doigt sale montre ton ignorance du fonctionnement de la presse et que tu as été formaté dans le moule de l’embrigadement. Ne confonds pas la presse du palais, qui t’obéit au doigt et à l’œil, aux organes de presse indépendants qui se sont construits à force de travail. Chez nous à Nord Editions, le journaliste est libre et jouit de son indépendance. C’est l’esprit Echos du Nord.

Cet état d’esprit puise aux fondements de la presse et la conception noble que je me fais de la liberté de la presse. Il est regrettable de dire que tu es porte-parole d’un Chef de l’Etat. Finalement, ce dernier ne doit pas attendre quelque chose d’un mauvais communicant comme toi. « On ne cherche pas le remède des doigts malades chez un lépreux », me conseillait mon papy.

Je suis étonné qu’au niveau où tu te trouves, tu es encore à prendre des vessies pour des lanternes. Tu n’as donc rien compris à l’université où tu t’es spécialisé en déshabilleur de recteur. Pour ta mémoire courte, du temps d’Omar Bongo Ondimba, rares étaient les journalistes qui fuyaient le Gabon pour aller vivre ailleurs. Si on le fait aujourd’hui, c’est parce que nous avons un président dictateur. Puisque tu n’as rien compris, rentre dans tes petits souliers. Mon grand-père disait : « Connaître son ignorance est la meilleure part de la connaissance. »

Ne faites pas de la mauvaise foi, Alain-Claude. Si nul n’est volontairement méchant, il faut éviter d’être volontairement nul. Même si tu es empégué par les friandises de la présidence de la République, reconnais qu’il y a un véritable malaise dans notre pays. Tôt ou tard, ce malaise, encore latent, se révélera au grand jour. L’autosatisfaction qui est ton crédo ne guérira pas le pays de ses maux, loin s’en faut. « Dorloter un enfant malade ne le guérit pas », me faisait remarquer mon papy.

Tu brilles par des dithyrambes. Comme si celles-ci étaient une philosophie politique. Dans une large mesure, l’analyse critique et objective est absente de tes interventions, où l’on peine à trouver même un sérieux message politique. On y trouve plutôt des éloges. Manifestement, il te sera difficile de te hisser à mon niveau de patriote affirmé et incontesté. « Même si l’étoile brille beaucoup, elle ne peut pas valoir la lune, » disait mon grand-père.

Les mauvaises langues disent que tu bombes le torse aujourd'hui parce que tu as été bombardé porte-parole du président de la République. C'est ainsi que tu te crois désormais supérieur à tout le monde. Mais tu te trompes, Alain-Claude ! Mon grand-père disait: «Le lézard croit qu'il a grossi alors que c'est son ventre qui est ballonné.» En quoi serais-tu devenu supérieur à tes congénères ? Parce que tu sers de chantre à un régime ? Demain, tu ferais preuve de la même ingratitude à l'égard du président de la République. Il doit se méfier de toi parce que tu es traître de première catégorie.

Contrairement à toi qui as fait la prison pour chèque sans provision, moi je serai peut-être incarcéré parce que je défends les vraies valeurs de la République. Mets cette idée dans ton ciboulot. Dans la vie, il faut éviter d'être méchant jusqu'à ce point. Tu ne sais pas de quoi sera fait demain. Qu'est-ce qui te rend si belliqueux ? Tu dis du mal de tout le monde. Es-tu irréprochable ? Mon grand-père disait: «Si le babouin se mettait à regarder son derrière, lui aussi rirait.»

En homme de bonne éducation et qui a de la hauteur, je m'abstiens de s'appesantir souvent sur tes bassesses et de triturer ton nom, comme tu le fais. Moi, je ne parle même pas de toi. Je me souviens que tu existes que lorsqu'il je te vois à la télé faisant ton petit cinéma. J’ai d'autres chats à fouetter. Cesse de raconter des sottises sur ma personne et sur mes collègues. Car, je connais aussi beaucoup de choses de toi et comment tu fais pour exister politiquement. «Celui qui sait ce que tu as mangé sait de quelle manière tu t'es rassasié,» disait mon grand-père.

Rideau !

Jonas MOULENDA

Tag(s) : #Gabon, #France
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